Pour la CGT, la question fondamentale en matière de santé aujourd’hui est celle de l’accès aux soins grâce à une offre de santé à la hauteur des besoins. Cette offre doit se trouver impérativement à proximité des usagers, à travers des centres de santé portés par la Sécurité Sociale, regroupant l’ensemble des professionnels de santé.

Les actuels centres de santé reliés en gestion directe aux CPAM constituent l’embryon de ce modèle.

Au lieu de généraliser ce modèle, les orientations de la future COG 2023-2027 envisagent de transférer aux UGECAM la gestion de ces centres de santé.

Sur la méthode, ce projet conséquent n’a pas fait l’objet d’une présentation devant le conseil de la CNAM, hormis quelques lignes dans les orientations de la future COG. Pour la CGT, la méthode n’est pas respectueuse de la démocratie sociale et certainement pas à la hauteur des enjeux.

Sur le fond, un tel projet alerte la CGT à plusieurs titres :

• L’échelon régional envisagé à travers les UGECAM ne nous apparait pas le plus adapté pour apporter une réponse aux besoins de santé, de proximité, pour la CGT l’échelon départemental apparait comme le plus pertinent.
• Les UGECAM, certes rompues à la gestion de structures sanitaires et médico-sociales, n’ont à ce jour pas fait la démonstration de leur savoir-faire, ce qui nous questionne sur leurs compétences pour gérer les structures spécifiques que sont les centres de santé.
• Dans un contexte où les UGECAM ont connu, à des degrés divers, des difficultés en matière de financement, de recrutement, mais aussi des restructurations (réduisant à chaque fois l’offre de soins sur ces dix dernières années), ce projet renforce nos inquiétudes sur la pérennité de centres de proximité.
• Sur le plan du personnel des centres de santé des CPAM, un tel rapprochement risque d’avoir des conséquences négatives.
• Enfin à la lecture des maigres documents transmis, ce transfert des centres de santé vers les UGECAM laisse entendre une mutualisation des moyens pour plus de « performance ».

Dans le cadre actuel de contrainte budgétaire, l’expérience nous apprend que toute restructuration ou réorganisation se traduisent toujours par une diminution de l’offre de soins.

Face à ce projet et à ces questionnements, la CGT :

• Rappelle l’absolue nécessité de remettre à plat l’ensemble de l’offre de soins, plutôt que des réorganisations hâtives sans aucune plus-value démontrée.
• Propose en l’état actuel de rejeter l’intégration des centres de santé dans les UGECAM.

Face à l’augmentation des déserts médicaux, l’alternative que nous proposons est une extension dans les départements, via les CPAM, d’une offre de soins de santé primaire, assise sur des centres de santé polyvalents.

Au niveau national, la délégation CGT au conseil de la CNAM, dans le cadre des discussions de la convention médicale posera le problème du financement actuellement inadapté des centres de santé, qui reste majoritairement assis sur un financement à l’acte.