La négociation interprofessionnelle relative au partage de la valeur, ouverte dans le cadre de l’article L1 du Code du Travail, s’est achevée le 10 février dernier.
La CGT s’est engagée dans cette négociation pour que soit traitée la question fondamentale du salaire et, de surcroît, du salaire socialisé.
La forte inflation subie par les salariés.es, depuis plus d’un an et qui va persister notamment sur les produits essentiels (encore +10% annoncés par la grande distribution pour début mars), nécessite une réponse forte et responsable des employeurs pour que les salaires couvrent notamment les besoins.
Cet accord aurait pu en constituer le support mais le patronat persiste à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches, se retranchant fort opportunément derrière l’indépendance des négociateurs à tous les niveaux. Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Les représentants patronaux sont tellement arc-boutés dans la négation des conséquences de l’inflation pour les salariés qu’ils n’hésitent pas à inscrire dans cet accord que la prime de partage de la valeur, pourtant conçue par le gouvernement comme une mesure d’amélioration du pouvoir d’achat, puisse être placée sur un plan d’épargne entreprise ou d’épargne retraite ! Une telle mesure, si elle devait être reprise par le gouvernement dans son projet de loi à venir, ne ferait que favoriser encore plus des régimes de retraite par capitalisation, avec tous les risques que cela comporte pour l’épargne des salariés.es.
Toujours dans cette logique, le patronat profite aussi de cet accord pour demander une simplification du forfait social, ayant en tête d’obtenir sa suppression pure et simple. La CGT reste fermement opposée à une telle mesure rappelant que les sommes issues de ce forfait social (5,1 milliards d’euros en 2021) sont intégralement affectées au financement des retraites !
Plus que jamais, la retraite des salariés.es doit être à l’abri des aléas économiques et des spéculateurs. Nous rappelons que de plus en plus d’entreprises favorisent le versement de l’intéressement des salariés sur des plans d’épargne pour la retraite collectifs (PERCO) gérés par des banques peu attentives à la sécurisation des fonds appartenant aux salariés. Ce n’est pas la spéculation qu’il faut alimenter mais notre système solidaire par répartition qui doit être conforté et financé.
Réunie ce mardi 28 février, la Commission Exécutive Confédérale de la CGT, après consultation de ses organisations territoriales et professionnelles, a décidé de ne pas être signataire de l’Accord National Interprofessionnel.
Partout dans les territoires, les branches, entreprises et administrations, la mobilisation doit se poursuivre pour défendre nos retraites et gagner l’augmentation du Smic, des salaires et du point d’indice.
Montreuil, le 28 février 2023